Note: 1/5 (mauvais)
Genre(s): Course
Développeur(s): SEGA
Sorti en: Mai 1989
Découverte: 1999?
Testé sur: Kega Fusion (émulateur Master System)

Si Outrun et dans une moindre mesure Power Drift sont restés dans les annales comme des pionniers dans le genre de la course automobile, Super Monaco GP – suite du Monaco GP sorti en 1979 – avait également fait grand bruit en son temps. Nombre d’entre vous pourraient penser que ce portage sur Master System était un jeu de course de plus, mais son mode 2 joueurs et sa capacité à réellement proposer une vue arrière étaient des prouesses rares chez ses concurrents.

Malheureusement, pour nous autres peuples du 3ème millénaire, ce portage a horriblement mal vieillit. On aurait aimé vous proposer un test de la borne d’arcade d’origine, au lieu de cracher une fois de plus sur une adaptation qui a pourtant belle et bien été une prouesse technique en son temps. Quelques secondes de vidéo du jeu d’origine devraient vous permettre de mesurer le canyon qui séparait ces 2 versions. Malheureusement, pour fidèlement tester la borne d’arcade, il nous faudrait la double cabine de pilotage pour laquelle il était prévu. MAME permet de mapper sticks et autres gâchettes analogiques en lieu et place des pédales et volant d’origine. L’option LAN n’étant pas disponible pour jouir de parties multijoueur, il nous semble que l’expérience finale est trop loin des intentions d’origine pour pouvoir être pertinent sur un test.

Côté Master System en revanche, pas de doute. Le premier carton rouge concerne le son. Simulation oblige, la borne d’arcade faisait de son mieux pour restituer l’ambiance d’un circuit de F1 à coup de bruit de moteur, effets Doppler lors d’un doublage et autres bruits de choc. Pas de musique donc. Mouliné à la sauce Master System, c’est une succession de sons stridents que l’on doit subir, la musique de l’écran titre étant vite oubliée après la torture sonore infligée.

Côté gameplay, ça pêche également. Peut-être nos réglages sont incorrects, mais prenez un virage un peu rapidement, maintenez une direction et la formule 1 part rapidement en tête à queue. Il y a très probablement une combinaison juste entre les réglages et les dosages qui permet de réellement profiter du soft. Simulation oblige, la combinaison n’est pas évidente à trouver pour les néophytes. Côté technique, on ne s’en sort pas trop mal, quand bien même on garde les yeux rivés sur la carte du circuit pour anticiper les virages. La version MS nous épargne tout de même ces étranges chicanes impossibles à anticiper (à moins de connaître le tracé par cœur), que l’on passe (ou non…) sur les versions arcade ou Megadrive sans trop comprendre comment ni pourquoi.

Bien entendu, il suffit d’avancer de quelques années pour trouver des simulations bien plus satisfaisantes (citons F1 Pole Position sur Super Nintendo). On est plutôt team Mario Kart / Burnout de ce côté-ci, et toutes ces simulations motorisées aux options sans fin nous ont toujours paru très froides. Bien que les options soient suffisamment limitées pour faire passer cette simulation pour un jeu d’arcade (ce qu’il était à l’origine, en réalité), on reste de marbre devant un tel jeu, avec ou sans ses lacunes techniques. Quelques après-midis supplémentaires devant des courses de F1 nous auraient probablement permis de mieux appréhender le genre. Malheureusement, à l’âge où l’on a daigné s’intéresser à ce sport motorisé, Michael Schumacher dominait tellement la compétition que toute forme de surprise était hautement improbable. Super Monaco GP peut donc rester au fond des bacs de jeux d’occasion.