Duck Tales est l’un des meilleurs représentants du jeu de plateforme. Il s’agit même de l’un des meilleurs étalons de l’écurie Capcom, alors au sommet de sa forme au début des années 90. Outre la série Megaman qui voyait ses épisodes se multiplier, la firme japonaise s’est également alliée à Disney pour une série de jeux adaptant les série télévisées de l’époque. « La bande à picsou », au même titre que « Tic et tac, rangers du risque » ont chacun été des succès, ce qui leur a valu chacun une suite. Curieusement, les noms des jeux ne furent pas adaptés en Français. Disney devait avoir une confiance énorme dans ses licences pour ne pas chercher à franciser le moindre produit dérivé. C’est donc sous le nom de Duck Tales, Chip and Dales, Darkwing Duck (Myster Mask), Tales Spin (La bande à Baloo) et enfin Goof Troop (la Bande à Dingo) que les jeux dérivés furent donc importées en France (1).
Duck Tales 2, avait donc la lourde tâche de succéder à l’immense succès que fut le premier épisode. Sorti au cours de l’année 93 sur NES alors que les consoles 16 bits dominaient le marché, il s'agit d'une suite restée relativement confidentielle. Pourtant il reprend à la lettre tous les éléments qui ont fait le succès de son ainé. Nous sommes une nouvelle fois invité à partir à l’aventure aux 4 coins-coins du globe à la recherche de trésors perdus. Chaque lieu est propice à une faune et une flore hostile, des monticules de diamants à déceler ainsi que des trésors dissimulés derrière quelques passages secrets. S’inspirant tout comme la série ou la bande dessinée du Pulp, Duck Tales 1 & 2 nous plongent dans l’Aventure avec un grand A.
A cela viennent s’ajouter quelques nouveautés qui agrémentent cette suite. Pour peu que l’on trouve Geo Trouvetou, celui-ci nous offre à chaque rencontre une nouvelle capacité, permettant principalement d’interagir avec certains obstacles. Si aucune de ses inventions n’est nécessaire pour parvenir au bout des 5 niveau et se défaire de chaque boss, elles sont en revanche très utiles pour trouver quelques trésors supplémentaires. Si l’on parvient à réunir les 7 fragments d’une carte, un sixième niveau bonus avec le trésor de Scrooge McDuck à la clé permet une alternative intéressante. La fin du jeu en est également altérée.
Pour l’époque, Duck Tales 2 est facile, plus encore que son aîné. La possibilité de choisir l’ordre des niveaux, ceux-ci pouvant être revisités, atténue également toute frustration de perte de progression en cas de fin de partie. On pourrait alors croire que cette suite bénéficie d’autant de prestige que le tout premier Duck Tales. Deux légers défauts viennent malheureusement entacher cette suite.
Le premier est relativement mineur et concerne l’agencement de chaque niveau. D’un point de vue level design, Duck Tales 2 est en effet moins riche que le premier. Bien que parsemés de salles secrètes, le chemin principal reste globalement linéaire et les niveaux sont dans l'ensemble moins complexes. Avec ses miroirs magiques, la clé de l’UFO à dénicher, ses passages optionnels en chariot et d’autres espiègleries, il était relativement complexe de faire le tour complet de Duck Tales premier du nom. Duck Tales 2 n’est pas exempt de détours, ceux-ci sont masqués par ce principe d’amélioration. On repère d’ailleurs assez facilement dans quel ordre parcourir les niveaux pour éviter d’avoir à faire des allers retours, tant et si bien que la quête annexe du trésor de Scrooge McDuck n’est finalement qu’une formalité.
Le deuxième souci est au niveau musical. Minae FUJII (Megaman 4, TaleSpin) et Akihiro AKAMATSU (Super Adventure Island II, Milon’s Secret Castle) viennent en effet succéder à Hiroshige TONOMURA qui avait démissionné entre les deux épisodes. Le résultat s’avère honnête, bien que maladroit comparativement aux fulgurances de l’épisode précédent. Personne n’a en effet oublié le thème de la Lune, reconnu comme l’une des compositions les plus brillantes de la NES tous jeux confondus.
Ceci ne devrait pas vous empêcher de décvourir Duck Tales 2, qui reste un jeu plaisant à parcourir. Disponible dans la compilation « The Disney Afternoon Collection » depuis 2017, tous les fans du premier épisode se doivent de jouer à cette suite qui restera à jamais dans l'ombre de son prédécesseur. On espère un jour la sortie d'un Duck Tales 3 calqué sur ce modèle.
(1) Capcom adapta également quelques films comme Aladdin, mais également quelques jeux moins connus comme La petite sirène sur NES, Roger Rabbit sur Game Boy. Enfin, il y eut également le controversé Adventures in the Magic Kingdom.