Note: 2/5 (moyen)
Genre(s): Action aventure, Plateforme
Développeur(s): Konami
Date de sortie initiale: 12 mai 1989
Découverte: Janvier 1992
Testé sur: Nintendo Entertainment System, Virtua NES (émulateur NES)

23 Juillet 2020, pour la énième fois nous tentons d’achever le monument qu’est cette première conversion des tortues Ninja sur NES. Emulation oblige, nous sommes passés entre temps à la version US et son 60 Hz de rigueur. Si l’accélération ne se fait pas trop sentir paddle en main, côté musique les 20% de vitesse supplémentaire nous dopent le moral. Après quelques erreurs de débutants sur le premier niveau que l’on corrige rapidement à coup d’allers-retours vers une pizza salvatrice, on récite le second niveau – qui sonne généralement le glas des nouveaux venus – comme une partition que l’on n’a jamais vraiment oubliée. Arrivé au 3eme, la vraie aventure peut enfin commencer. « Ils sont où ces fameux grapins déjà ? ». On arrive dans ce fameux avant-dernier bâtiment et ses égouts improbables, qui nous font boire la tasse à plusieurs reprises du fait d’un placement d’ennemis démoniaque. Grmblmblmbl que ce jeu est dur !

Oui, TMNT est une gifle assénée à tous les gamins qui ont osé être fans des fameuses Tortues Ninja au début des années 90. Avec sa réalisation plus que correcte pour l’époque, son « air control » qui faisait tant défaut à de nombreux concurrents et l’idée géniale de pouvoir basculer à tout moment entre les 4 tortues, chacune avec ses… particularités (Raphael sucks) le jeu avait plus d’un atout pour nous convaincre. Et convaincu, nous l’avons été. Qui n’avait pas envie de défaire l’ignoble Shredder et sauver du même coup maître Splinter ?

Malheureusement, si l’on fait fi d’un level design tortueux (ah, ce bon vieux niveau 4…) TMNT est également un jeu très difficile. Difficile parce qu’il vous envoie en continue une floppée d’ennemis, lesquels réapparaissent en pleine forme sitôt que l’on fait reparaitre à l’écran leur emplacement de départ. Ils peuvent même se dédoubler si l’on effectue des allers-retours. Leur placement peut parfois s’avérer fatal (en haut d’une échelle, sur une plateforme nécessitant un saut délicat). Pire, les ennemis cohabitent par groupes de 4, groupes qui peuvent parfois basculer inopinément, rendant certaines combinaisons impossibles.

Au bout de quelques parties, on comprend vite que Donatello est l’homme (enfin la tortue...) fort de notre équipe. De manière incompréhensible, il combine à la fois l’allonge et la force. Mais l’adversité est telle qu’on ne peut se contenter d’utiliser notre pièce maîtresse de manière constante. Ainsi, on se retrouve le plus souvent à alterner entre Leonardo et Michelangelo, afin de « protéger » Donatello pour les passages où lui seul peut se frayer un chemin. Raphael quant à lui, ne trouve son utilité que comme chair à canon, lors des phases de nage ou de conduite. Ou malheureusement en cas de coup dur, quand les trois autres sont trop faibles pour continuer.

Malgré notre diligence, on n’a malheureusement jamais terminé l’aventure. A notre connaissance, les joueurs bloquent principalement sur 3 obstacles majeurs. Le barrage et ses 8 bombes à désamorcer sous l’eau, la fin du 3ème niveau et ses égouts qui nécessitent une dextérité à toute épreuve en matière de sauts, et le fameux « couloir de la mort » pénultième épreuve du 6ème niveau gorgée d’ennemis surpuissants, qui hante encore nos cauchemars.

Reste un défi, que les super players (il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ces êtres exceptionnels) qui ont terminé le jeu regardent de haut. Il semblerait que Shredder soit un boss final « facile ». Certes, mais il « one-shot » n’importe quelle tortue. Les quelques rares fois où nous sommes parvenus à passer « le couloir de la mort » nous ont mis dans un tel état de stress que nous ne sommes pas parvenu à identifier son pattern. Si nous avions la persévérance de notre enfance, on se doute qu’une bonne savestate bien placée nous permettrait de résoudre ce mystère bientôt trentenaire. Mais de persévérance il n’est plus question aujourd’hui, et condamnés nous sommes à ne jamais terminer ce jeu si accessible, si élégant et pourtant si retors qu’il nous torture encore. A jamais.