Décidément, Mario a du mal à prendre des vacances. Après avoir été enfermé en prison quelques minutes après son arrivée sur l’île Delphino dans Super Mario Sunshine, lui et son frère se rendent cette fois-ci à l’ Hôtel du repos éternel où ils ont été conviés. Avec un nom pareil, il n'y a qu'eux pour ne pas se douter d'une embrouille. La propriétaire et tout le personnel sont en réalité des fantômes à la solde du roi Boo qui s’est une fois de plus échappé. Lorsque les fantômes sont de la partie, c’est Luigi le trouillard qui s’y colle, seul rescapé à ne pas avoir été capturé dans un tableau. Sitôt passé du côté de l’ « horreur », on se rend compte que les boutons de l’ascenseur permettant l’accès aux étages supérieurs ont disparus. Il faut donc en découdre avec les habitants de cet hôtel plus que particulier afin de récupérer les précieux boutons et atteindre la suite royale au dernier étage.
Pour parvenir à nos fins, nous disposons – comme dans le second épisode – de la lampe torche pour aveugler les fantômes et de l’Ectoblast (cette fois-ci en version « GLU ») pour les aspirer. Petite subtilité, il est désormais possible de viser avec le stick analogique droit – qui n’était pas disponible en natif sur Nintendo 3DS - tout en se déplaçant. D'autres gadgets font également leur apparition. Il est désormais possible de tirer des ventouses à cordes, que l'on peut ensuite aspirer afin de tirer sur des objets et éventuellement les détruire. En appuyant sur les deux gachettes en simultané, Luigi expulse de l'air sous pression ce qui lui permet de faire trembler tout ce qui se trouve à proximité et d'effectuer un petit saut sur place.
Enfin, la grosse nouveauté, on peut invoquer un second Luigi, Gooigi (ou Gluigi en VF), fait d’un liquide tout vert, capable de passer au travers des grilles et d’apporter un sacré renfort. Cette petite fantaisie permet au jeu de se doter d’un mode 2 joueurs, que nous n’avons pu tester. Le level-design étant avant tout pensé pour jouer en solo et basculer entre les deux, on se doute que ce mode 2 joueurs doit souffrir de temps de latence assez récurrents. Il existe également d'autres options multijoueurs en ligne, ce qui ne nous a toujours pas convaincu de financer un abonnement au "Nintendo Switch Online" (contrairement à Tetris 99 et Super Mario 35 qui a l'air de prendre la même voie).
Néanmoins, côté jeu solo, Next Level Games assure. Ce studio canadien, également responsable des Super Mario Strikers et de la dernière itération de Punch Out sur Wii, agit pour le compte de Nintendo depuis déjà quelques années. Ils s’étaient déjà chargés de Luigi’s Mansion 2 en 2013, pour un excellent résultat un l’un des rares jeux qui vaille la peine d’être joué avec l’effet de relief sur Nintendo 3DS. Les nombreuses nouveautés apportées au gameplay sur ce troisième épisode permettent au studio de réitérer une jolie prouesse.
Le jeu, en effet, exploite à fond les diverses capacités de notre Luigi chasseur de fantôme. Pour ceux qui aiment farfouiller un peu partout, le jeu est un régal, même si la plupart de nos trouvailles n’ont finalement aucune utilité dans le jeu. Si les ennemis standard sont assez peu variés – malgré une panoplie d’accessoires et de situations permettant un renouvellement – le jeu se dote d’une suite de boss très réussis. Certains étages étant quasiment dédiés à ces combats, toujours très bien pensés. Plus qu’un jeu d’action, Luigi’s Mansion 3 demande de la réflexion, un peu à la Zelda. Certains boss demandent un sens aigu de l’observation pour parvenir à trouver leur faille.
Rien n’est cependant si compliqué qu’on reste bloqué des heures durant. A part peut-être ce maudit chat, seul fantôme qui use de sa capacité pour traverser le plancher et ainsi nous faire revenir à des étages que l’on a déjà parcourus. Ce n’est pas tellement de le retrouver ou de l’affronter qui s’avère complexe. Mais cette sale bestiole a la dent dure et à tendance à vite s’échapper. Ce chat très fourbe intervient à la fin de quelques étages pour nous dérober notre précieux bouton d’ascenseur. Si on le maudit, c’est qu’il nous éloigne un peu plus de la découverte du prochain étage, que l’on a souvent hâte de découvrir.
En effet, Luigi’s Mansion via bien au-delà de ses aînés et leurs différents manoirs. L’hotel que l’on est amené à visiter est complètement irrationnel. Passé le 5ème étage en effet, on sort des chambres classiques et autres cuisines ou salles de jeu pour des niveaux bien plus aventureux. On ne dévoilera rien ici, mais sachez qu’on prend un plaisir extrême à parcourir les différentes excentricités architecturales de Luigi’s Mansion 3. Sans doute, que Next Level Games aurait probablement pu pousser le délire encore plus loin. Mais avouons que le travail ici réalisé est simplement remarquable. Surtout que, après tout, la principale activité du jeu est de passer l’aspirateur. Rendre le tout distrayant tient de l’exploit.