Note: 3/5 (bon)
Genre(s): Plateforme
Développeur(s): Rare
Sorti en: Décembre 1990
Découverte: Décembre 1991
Testé sur: Nintendo Entertainment System, Xbox One
Compilation(s): Rare Replay [XBO]

Avant d’être connu pour Battletoads ou sa trilogie Donkey Kong Country, Rare avait déjà tapé dans l’œil de Nintendo. A l’époque de la NES, la firme nippone imposait à ses éditeurs tiers un quota maximum de jeux par an. Ultimate Play the Game après son impressionnant jeu Slalom, tout juste renommé Rare à la sortie de Digger T. Rock, fut l’un des rares à ne pas devoir subir une telle contrainte. Le studio de développement fut alors très productif. C’est dans cette marée de sorties que Digger T. Rock vit le jour.

Jeu de plateformes, modeste, il profite de la puce ayant permis à Super Mario Bros 3 de bénéficier de scrollings bidirectionnels. On y contrôle un archéologue muni d’une pelle devant parcourir en descente 8 cavernes afin de retrouver la citée perdue. Le jeu reprend en grande partie le principe des labyrinthes caverneux à la Spelunker. Dynamites et échelles de cordes doivent être utilisées ici avec parcimonie afin d’avancer. Certaines zones sont à creuser, avec pierres géantes et diamants au milieu du sable, ce qui fait irrémédiablement penser à Boulder Dash (voire Mr Do). Digger T. Rock se distingue ainsi par son habileté à mélanger ses deux influences principales.

Sa plus grande originalité est le stress induit par son système de minuteur. En effet, dans chaque niveau se trouve un pilier qu’il vous faut activer afin d’ouvrir la porte de sortie. Il ne vous reste alors que 60 secondes pour atteindre ladite porte. La plus grande force de Digger T. Rock est cette capacité à nous mettre la pression, sans toutefois pénaliser le joueur par la perte d’une vie. Rebrousser chemin pour tenter de réactiver le pilier devient une habitude, lorsque le jeu ne nous demande pas de passer par un autre chemin. L’exploration, la mémoire à court terme et savoir faire les bons choix sont des armes plus utiles dans Digger T. Rock que des réflexes ou des années d’entrainement.

On loue également la qualité des musiques ici présentes. David Wise (Donkey Kong Country) n’en n’était déjà pas à son premier essai (Slalom, R.C. Pro-Am, c’était déjà lui). La panique induite par cette fermeture de porte doit tout à cette musique infernale en spirale. Outre ce gimmick un peu cheap, à savoir quelques notes qui se répètent en accélérant la cadence, on peut louer les mélodies et autres ambiances de plus en plus inquiétantes (mention spéciale au trip halluciné de la « Cavern 7 »).

Alors pourquoi Digger T. Rock n’a pas marché ? On peut pointer du doigt des graphismes assez ternes. A l’exception de la palette de couleurs utilisée, les décors se répètent beaucoup, ce qui accentue le côté labyrinthique. Seuls les ennemis varient réellement, bien que le bestiaire manque de cohésion. En outre le jeu est assez court, avec certains niveaux (4 et 7) qui ne tiennent pas réellement leurs promesses. Même le dernier, très linéaire, semble bâclé en comparaison des précédents. La maniabilité, plutôt bonne pour l’époque, peut également faire grincer des dents aujourd’hui. Si Digger T. Rock répond au doigt et à l’œil, les ennemis qui reviennent en continu (avec de vrais moustiques bien relous comme en vrai) et une gravité qui peut s’avérer fatale restent des résidus désagréables d'un gameplay du siècle dernier.

Digger T. Rock fait également partie de l’excellente compilation Rare Replay sortie en 2015 sur Xbox One. Cette ressortie est peut-être la raison pour laquelle certains d’entre vous ont déjà entendu parler de Digger T. Rock. Pour votre serviteur, il s’agissait du premier jeu original jamais possédé et donc terminé (le premier à disposer d’une fin, aussi…). C’est donc derrière un voile très épais de nostalgie que l’on vous conseille le jeu. Ses critiques étant par ailleurs très opposées, le Youtubeur Edward semble en effet en avoir fait sa tête de turc, on ne saurait de toute façon être objectif à son sujet.