La série Castlevania possède une aura culte, au point d’avoir légué son nom à un genre de jeu. L’épisode Symphony Of The Night sorti en 1997 n’est pourtant pas l’initiateur de ce mélange de plateforme, aventure et RPG. Simon’s Quest est sinon l’initiateur, au moins un précurseur. Peu savent que parallèlement à ce premier épisode, un jeu homonyme au gameplay alternatif fut développé sur MSX2. Ce second épisode, Vampire Killer dans la langue de Shakespeare, est le véritable géniteur du mélange action-aventure au sein de la série. Castlevania a donc toujours louché sur Metroid, ce qui n’était pas si original pour l’époque, en témoignent les Rygar (sur NES), Rad Gravity et bien sûr Wonderboy. The Adventure Of Link, plus que Metroid, était alors le maître étalon.
Simon’s Quest, abusivement nommé Castlevania II (Dracula II : Le sceau de la malédiction au Japon), reprend donc ces bases en les étoffant. Dès les premières secondes, vous arrivez dans un village où il vous est possible de glaner des indices, acheter un cristal blanc ou des bouteilles d’eau bénite. Si deux issues s’offrent directement à nous, on s’aperçoit rapidement qu’il est suicidaire de se diriger à l’Ouest. Le jeu progresse bien selon les codes du jeu d’aventure, mais le parcours reste balisé selon un ordre bien prévu.
Malgré quelques défauts persistants, on se prend au jeu. Simon’s Quest possède ce don d’attraction qui fait qu’on ne lâche pas le paddle au premier Game Over. Le fait de pouvoir sauvegarder sa partie via un code, de pouvoir reprendre à l’endroit même où nous sommes passé de vie à trépas, font que toute la frustration que peut générer l’ainé fond ici comme neige au soleil. La mort, en effet, n’aura pour sanction que de vous faire perdre tous vos cœurs et vos points d’expérience. Conséquence, on ne s’économise pas quelques séances de grinding, mais elles restent de courte durée.
Alors, on persévère, on peste contre l’absence d’ « air control » sur les sauts, contre les placements d’ennemis abusifs, contre l’absence des noms de lieux, contre la traduction à la ramasse (le passeur sur la rivière n’a absolument rien à carrer de votre ail…), de l’alternance nuit/jour qui casse le rythme du jeu sans le rendre plus palpitant et quelques autres détails qui font de ce Castlevania II un jeu un peu boudé… Mais même en 2015, il se termine sans trop d’encombres. Il faut parfois lire entre les lignes, parfois ignorer certains indices, c’est même un peu trop facile par endroits (le boss de fin, les boss en fait… peu nombreux). Même les têtes de Méduse à tête chercheuse ne sont pas si impressionnantes.
Le gros point fort du jeu sont ses musiques qui pulvérisent la concurrence sur NES, une quasi-constante dans la série. Elles sont certes peu nombreuses mais font partie des classiques du jeu vidéo. Côté graphismes, ça tient la route pour de la NES, c’est lisible et c’est l’essentiel. Quelques ralentissements viendront parfois perturber la course de l’action, rien d’original sur NES. Castlevania II, sans exceller dans son domaine, est donc un jeu qui malgré son âge, mérite encore votre attention.